Connaître les hérissons,
protéger les hérissons

Le hérisson est en danger


Regarde là-bas, le joli petit hérisson! Voilà ce qu’on entend souvent dans les quartiers de toute la Suisse.
Les hérissons sont là et vivent parmi nous. 

Rencontrer de plus en plus de hérissons pendant la journée n’est pas bon signe. Le déclin des insectes les met en difficulté, mais les jardins bien rangés et sans structure ainsi que les nombreux obstacles artificiels réduisent également la qualité de leur habitat. Le hérisson n’a été inscrit que récemment sur la Liste rouge des espèces animales menacées. Il faut agir si nous voulons préserver le hérisson comme notre voisin sauvage.

L’essentiel en bref

  • Les hérissons sont des animaux sauvages protégés. La loi interdit de les capturer ou de les détenir comme animaux de compagnie. 
  • Les hérissons sont utiles car ils mangent des chenilles, des larves et des escargots. 
  • Il est conseillé de penser au hérisson avant de jardiner et d’aménager son jardin. Les hérissons se sentent plus à l’aise dans les jardins naturels, sans obstacles et bien structurés. L’utilisation de tondeuses à fil ou de débroussailleuses est expressément déconseillée. 
  • Les hérissons en bonne santé n’ont pas besoin d’être nourris ou d’hiberner artificiellement. 
  • Bien que les hérissons ne se roulent pas en boule devant les voitures qui approchent, ils sont généralement trop lents pour leur échapper. C’est pourquoi il est conseillé de conduire lentement dans les rues des quartiers, surtout la nuit.

Situations d’urgence fréquentes

  • Si vous trouvez un hérisson dans un endroit dangereux, par exemple, sur la  route, évitez le danger ou arrêtez la circulation* jusqu’à ce que le hérisson soit parti. Si nécessaire, transportez le hérisson dans le sens de son déplacement jusqu’à l’espace vert le plus proche.
  • N’emmenez jamais un hérisson dans un endroit éloigné. Les hérissons sont extrêmement fidèles à leur territoire et ont peu de chances de survie dans un environnement inconnu. Les relâcher en forêt ne sert à rien, car les hérissons n’ont jamais vécu en forêt.
  • Seuls les animaux malades, blessés ou sous-alimentés peu avant le début de l’hiver sont à traiter comme des animaux trouvés. Le mieux de les emmener dans une station de soins pour hérissons (en allemand) spécialisé. 

* Arrêtez-vous et gardez votre calme, allumez les feux de détresse, enfilez un gilet de sécurité et soyez toujours attentif à la circulation en sortant du véhicule, si nécessaire, installez le triangle de panne ou demandez à une autre personne de l’agiter.

Ce qui rend le hérisson particulier

Avec son manteau épineux caractéristique, le hérisson commun est un représentant indéniable – et légendaire – de la faune indigène. On disait autrefois que les hérissons volaient le lait des vaches ou transportaient des réserves de nourriture sur leurs piquants. Et qui ne connaît pas la fable du hérisson et de sa femme qui battent le lièvre vaniteux à la course! 

Le hérisson – un insectivore 

Le hérisson commun appartient au genre des erinaceus et non, comme on le suppose souvent à tort, des rongeurs. Avec les taupes, les musaraignes et les charançons, les hérissons constituent leur propre ordre de mammifères: les insectivores. Les hérissons d’Europe atteignent une longueur de 22 à 30 cm. Le poil est brun-gris uni. Les spécimens de couleur plus claire et les albinos sont rares. Le poids corporel varie entre 300 et 1500 grammes maximum selon l’âge et la saison. 

Des piquants redoutables 

Un hérisson adulte possède entre 6000 et 8000 piquants rayés beige, noir et blanc. Les piquants sont des poils modifiés, creux à l’intérieur, dont la couche de kératine est kératinisée et qui servent de protection contre les prédateurs. Lorsqu’il est menacé, le hérisson se roule en boule grâce à la contraction d’un muscle circulaire spécial situé le long de la limite entre les piquants et les poils; les muscles érecteurs du follicule pileux soulèvent alors les piquants et transforment le corps immobile du hérisson en une «boule de piquants» inapprochable. 

Les hérissons se sentent bien dans des jardins variés 

Les hérissons ont besoin d’habitats richement structurés – champs avec haies, vieux herbages, fourrés de bois morts et lisières structurées de forêts de feuillus, mais aussi vergers, parcs et jardins. En Suisse, ils peuplent tout le Plateau et certaines parties du Jura et des Alpes.

Les hérissons sont considérés comme une espèce parapluie dans l’écosystème urbain. Cela signifie que préserver le hérisson en protégeant son habitat bénéficie à d’autres espèces, parfois rares, ayant des besoins similaires en matière d’habitat. Ce sont notamment les orvets, la musaraigne musette, le rougequeue à front blanc, les frelons, les abeilles sauvages, le paon-de-jour et le moro-sphinx. 

Le hérisson est une espèce synanthrope typique qui se sent à l’aise dans les zones peuplées. Les hérissons sont très sédentaires, mais pas territoriaux. Leurs zones d’activité de 10 à 100 ha se chevauchent. Les mâles nettement plus actifs que les femelles ont un territoire beaucoup plus étendu. En dehors de la période d’accouplement, les hérissons sont des solitaires endurcis. Chaque animal parcourt 1 à 3 km lors de ses pérégrinations nocturnes et évite généralement tout contact avec ses congénères. Il passe la journée dans un nid protégé qu’il a construit lui-même avec des feuilles et de l’herbe et qu’il change 20 à 30 fois au cours d’un été. 

Lorsqu’il cherche de la nourriture, le hérisson émet des bruits caractéristiques de soufflements et d’éternuements, accompagnés de bruissements de feuilles et d’herbe. Les bruits les plus perceptibles sont produits par les hérissons en période d’accouplement. Le mâle poursuit la femelle et tourne autour d’elle. Cette dernière le rejette dans un premier temps pendant des heures. Au cours de cette parade nuptiale, connue sous le nom de «carrousel des hérissons», les deux animaux émettent des bruits caractéristiques de ronflement et de scie qui ont peut-être privé de nombreux propriétaires de jardin de leur sommeil la nuit. 

Journée de la bonne action: Participez à l’action

La cinquième édition de la Journée de la bonne action aura lieu le samedi 25 mai 2024. Cette campagne nationale met l’accent sur l’engagement bénévole et motive les gens à faire le bien. L’initiative est menée par Coop avec ses partenaires que sont la Croix-Rouge suisse, WWF Suisse, Pro Infirmis, le Mouvement Scout de Suisse, Table Suisse et BirdLife, ainsi que par benevol Suisse et d’autres organisations.

La Protection Suisse des Animaux PSA participe également à cette action. Elle met en avant son thème 2024 «Hérissons en détresse», donne des conseils pour un aménagement de jardin respectueux des hérissons et appelle tous les amis des animaux à organiser le 25 mai leurs propres actions pour optimiser leur jardin: Pourquoi ne pas aménager votre jardin avec vos voisins pour qu’il soit favorable aux hérissons?

Plus d’informations: www.journee-de-la-bonne-action.ch

Petite table, couvre-toi…

Le menu du hérisson se compose de carabidés, non comestibles pour les autres animaux, ainsi que de perce-oreilles, de chenilles de papillons, de mille-pattes, de cloportes, de vers de terre, de charognes, rarement de jeunes souris et de petits œufs d’oiseaux nichant au sol, ainsi que de limaces. Ces dernières ne représentent toutefois que 5 à 10% des proies utilisées par les hérissons et transmettent également le ver pulmonaire, une parasitose courante et dangereuse pour les hérissons. 

En dépit de la légende, les hérissons n’utilisent pas leurs piquants pour ramasser les fruits tombés (du moins pas intentionnellement!). Le fait que les hérissons volent le lait des trayons des vaches relève aussi du mythe. Même si le hérisson boit du lait quand on lui en propose dans un bol, il ne le digère pas, comme la plupart des mammifères adultes! Les hérissons n’ont pas besoin d’être alimentés par l’homme pour survivre. Mais lors des étés chauds, ils apprécieront de boire un peu d’eau fraîche dans un abreuvoir pour oiseaux ou une coupelle de pots de fleurs peu profonde, ce qui est également judicieux du point de vue de la biologie de la faune. 

Un «bonnet de nuit» 

En hiver, les hérissons ne trouvent plus de nourriture. Pour survivre, ils entrent en hibernation pour économiser de l’énergie. C’est un état d’activité physique considérablement réduite qui n’a pas grand-chose à voir avec le sommeil réel. Fin octobre, ils se retirent dans un nid sous des branchages ou un tas de feuilles et réduisent considérablement leur métabolisme. Pendant l’hibernation, le cœur ne bat que 8 à 20 fois par minute et la fréquence respiratoire n’est que de 5 respirations par minute! La température corporelle chute également d’environ 37 degrés pour passer à seulement 5 degrés. Bien que le hérisson passe l’hiver en mode économie d’énergie, il perd près de 15% de son poids automnal au cours des 5 à 6 mois de sommeil profond. On suppose qu’un poids corporel supérieur à 500 g est nécessaire pour survivre aux mois d’hiver (en fonction de l’âge et des conditions météorologiques). C’est pourquoi le hérisson doit manger une quantité particulièrement importante d’aliments riches à la fin de l’été pour atteindre son poids de début d’hibernation. 

Jardin d’enfants épineux 

Sous nos latitudes, les hérissons s’accouplent entre mai et août lorsqu’ils ont retrouvé un poids de santé après l’hibernation. La période de gestation est de 35 jours. La plupart des jeunes animaux naissent en août, mais en Suisse, on peut s’attendre à trouver de jeunes hérissons dans le jardin de mai à septembre. Le hérisson n’a généralement qu’une portée par an, mais lors des étés particulièrement beaux ou en cas de perte de la première portée, une deuxième portée peut naître à la fin de l’été ou en automne. Cependant, ces hérissons nés tardivement ne survivent généralement pas à l’hiver, car ils n’ont guère le temps de prendre le poids nécessaire à l’hibernation. La mortalité des juvéniles est élevée. La plupart du temps, seuls 1 ou 2 juvéniles par portée survivent à leur première année de vie. 

Les humains sont le plus grand danger pour le hérisson 

Malgré leur carapace de piquants, les hérissons ont des ennemis naturels. Les hiboux grands-ducs et les blaireaux sont particulièrement dangereux, car les piquants des hérissons ne dissuadent guère leurs griffes et leurs pattes. Les juvéniles et les hérissons malades sont également victimes des fouines, des renards, des sangliers, des corvidés et des chiens. 

Mais les dangers dus à l’homme sont plus importants pour le hérisson. Rien qu’en Allemagne, près d’un million (!) de hérissons meure chaque année sur les routes. La densification croissante de notre réseau routier découpe le paysage en zones de plus en plus petites et pourrait notamment rendre totalement impossible le repeuplement des zones où les hérissons ont disparu. Des ponts pour la faune, des panneaux d’avertissement et des réductions de vitesse peuvent remédier localement à cette situation. 

Le jardinage constitue aussi un danger pour le hérisson. Certains granulés anti-limaces sont susceptibles d’être chroniquement toxiques pour les hérissons. Une autre menace est le retournement en automne du compost et des tas de feuilles avec des fourches. Pour cette raison, il faudrait rechercher attentivement la présence de hérissons avant de les restructurer. C’est encore mieux si des tas de feuilles ou de branches font durablement partie de l’environnement du jardin.

L’utilisation inappropriée des tondeuses à fil et des débroussailleuses constitue un danger majeur. Ces appareils peuvent causer des blessures atroces aux hérissons, voire leur mort. Les robots tondeuses sont aussi potentiellement dangereux pour les hérissons, particulièrement pour les juvéniles. Il est donc conseillé de ne faire fonctionner les robots tondeuses que pendant la journée en dehors du temps d’activité du hérisson. L’utilisation de souffleuses à feuilles est aussi déconseillée en cas de présence de hérissons, car ils se cachent dans les tas de feuilles en automne où ils trouvent souvent de la nourriture ou se préparent à hiberner. Les filets de pacage et de vigne ou les clôtures électriques constituent aussi des pièges mortels pour les hérissons. Avec les clôtures électriques, les fils les plus bas ne doivent pas être électrifiés à moins d’être suffisamment éloignés du sol pour que les hérissons ne puissent pas s’y empêtrer. Les filets de vigne doivent toujours être tendus et ne doivent pas toucher le sol. Il faut aussi les vérifier quotidiennement pour pouvoir intervenir rapidement en cas d’urgence. Dès que les filets ne sont plus utilisés, il faut les retirer le plus vite possible. Pour tous les filets, il est important de veiller à ce que les mailles ne soient pas trop grandes afin que les hérissons ne tentent pas de s’y faufiler et de s’étrangler. 

Les piscines, les puits de lumière et les escaliers de cave constituent un danger supplémentaire pour les hérissons qui peuvent y tomber et se noyer misérablement ou y mourir de faim ou de soif. Pour éviter cela, il faut équiper ces pièges d’aides à la sortie en bois (une planche avec des lattes transversales ou une natte en roseaux suffisent). 

Enfin, les amis des hérissons s’abstiendront aussi d’utiliser des appareils à ultrasons d’effarouchement des martres ou des chats. Des études ont montré que les hérissons évitent les grandes zones exposées à de tels bruits, car ils entendent les ultrasons désagréables qui les effarouchent. Cela limite encore davantage leur habitat potentiel. 

Savoir que faire des animaux trouvés 

Quels hérissons ont besoin de notre aide? Si, peu avant le début de l’hiver, on trouve des hérissons sous-alimentés ou de jeunes hérissons pesant moins de 500 g (les hérissons d’automne), si un animal est visiblement malade ou blessé, ou si on trouve un nourrisson orphelin et en hypothermie, il faut les aider. Dans tous les cas, leur accueil ne peut être que temporaire. La détention d’un animal sauvage, en l’occurrence d’un hérisson, pendant plus de quelques jours est soumise à autorisation.

C’est pourquoi il faut de préférence emmener les animaux trouvés directement à la station de soins pour hérissons la plus proche, spécialisée dans le traitement de ces animaux. La détention de hérissons – même temporairement – n’est pas recommandée pour les non-professionnels. Les vétérinaires ne prennent généralement pas en charge les hérissons. 

Événement


Zwei Igel die eingerollt zusammengekuschelt auf Blättern liegen

7e congrès PSA sur les animaux sauvages

Hérissons en détresse Comment aider nos voisins sauvages?

Nous qui avons accès aux jardins et surfaces vertes pouvons apporter une contribution importante pour améliorer la qualité de vie des hérissons en tant qu’utilisateurs animaux de ces habitats.

Vendredi 3 mai 2024, Kongresszentrum Hotel Arte, Olten et via Zoom

Ce que fait la PSA pour la protection des hérissons

  • Informer et sensibiliser
  • Soutenir financièrement les stations de soins pour hérissons qui lui sont affiliées
  • Promouvoir des systèmes de clôtures adaptés aux hérissons

Informations complémentaires